Les exosquelettes passifs réduisent la charge musculaire de 30 à 40 % pour prévenir les TMS sur chantier
Les exosquelettes passifs soulagent mécaniquement les muscles des bras, épaules et dos sans recours à une assistance électronique. En réduisant l’effort musculaire de 30 à 40 %, ils représentent une avancée concrète dans la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS), première cause d’arrêt de travail dans le BTP.
Ces dispositifs améliorent la posture des travailleurs tout en maintenant leur liberté de mouvement. Cette combinaison diminue les douleurs lombaires, tendinites et tensions cervicales, fréquentés lors des postures répétitives et contraintes sur les chantiers. L’usage régulier d’exosquelettes passifs contribue ainsi à ralentir l’usure corporelle, repoussant l’apparition des maladies professionnelles et prolongeant la capacité des ouvriers à exercer leur métier.
Robustes, simples et légers, ces exosquelettes s’adaptent aux exigences physiques du BTP, ce qui facilite leur acceptabilité sur le terrain et fait d’eux des alliés fiables dans la gestion des TMS (1).
L’intégration des exosquelettes sur chantier nécessite un accompagnement ergonomique personnalisé
Diagnostic précis pour un choix adapté
Un diagnostic détaillé des gestes métier est indispensable pour déterminer le besoin spécifique d’assistance physique. Cette étape garantit la sélection d’un exosquelette compatible avec les contraintes métier et les spécificités physiques de l’utilisateur.
Formation rapide et appropriation progressive
Une session de formation courte, d’environ 30 minutes, initie les opérateurs à l’usage des dispositifs, à leur fonctionnement et à leurs bénéfices. Cette phase favorise l’appropriation progressive et diminue les réticences.
Essais en conditions réelles
Les tests sur chantier permettent d’ajuster l’exosquelette en tenant compte des spécificités du terrain. Ils évaluent aussi l’impact sur l’activité musculaire, la posture et recueillent les retours des utilisateurs. Le rôle des ergonomes, médecins du travail et préventeurs est déterminant pour inscrire ces équipements dans une stratégie globale priorisant la prévention collective avant l’équipement individuel (2).
L’expérimentation terrain révèle les contraintes et les leviers pour une adoption durable des exosquelettes
Entre 2023 et 2025, une expérimentation menée en Aquitaine a confirmé l’importance de l’adaptabilité des exosquelettes aux différentes tâches. Les gestes répétitifs et les postures prolongées bras en avant sont mieux tolérés grâce à ces équipements, mais leur application généralisée sans distinction reste limitée.
Le taux d’abandon élevé observé dans certains cas souligne la nécessité d’une démarche progressive : présentation, manipulation, test en environnement contrôlé, puis essai sur chantier réel. Ce protocole diminue les craintes, corrige la méconnaissance et facilite une adoption durable.
L’évaluation des contraintes physiologiques périphériques et de l’impact postural est essentielle pour éviter toute gêne ou contre-indication liée au port de l’exosquelette.
La collaboration interdisciplinaire associant utilisateurs finaux, ergonomes et ingénieurs est un levier fondamental. Elle permet de concevoir des dispositifs sécuritaires, confortables, performants et conviviaux, adaptés aux besoins métiers (2) 
L’investissement dans les exosquelettes est rentable face aux coûts associés aux TMS dans le BTP
Le tableau ci-dessous illustre l’équilibre économique entre le coût d’acquisition d’un exosquelette et les charges engendrées par les TMS dans le BTP :
| Éléments | Détail |
|---|---|
| Coût d’acquisition | Entre 550 € et 3 300 € HT selon le modèle |
| Poids des TMS dans le secteur | 87 % des maladies professionnelles sont des TMS |
| Journées de travail perdues annuelles | Plus de 2 millions |
| Coût financier annuel | Environ 186 millions d’euros |
| Coût direct par TMS | Environ 21 000 € par cas |
| Avantages | Réduction des arrêts, prolongation de carrière, maîtrise des coûts de pénibilité |
Les coûts directs et indirects liés aux TMS, incluant le turnover et la baisse de productivité, rendent l’investissement dans les exosquelettes justifié et rentable à moyen terme.
Les exosquelettes doivent s’intégrer dans une stratégie globale de prévention des TMS sur chantier
Il est fondamental de considérer que l’usage des exosquelettes ne remplace ni les améliorations des méthodes de travail ni la réduction globale des efforts manuels. Leur intérêt maximal se manifeste dans une politique globale de santé et sécurité au travail.
- Associer les équipements à une formation continue, un diagnostic ergonomique et un suivi pluridisciplinaire garantit une protection durable.
- Le choix des modèles doit être réfléchi, tenant compte à la fois des tâches spécifiques, des caractéristiques physiologiques des utilisateurs et du contexte chantier.
- Un déploiement progressif favorise l’adhésion : sensibilisation, essais en situation réelle, participation active des opérateurs.
- La prévention collective doit toujours précéder le recours aux équipements individuels, pour impulser une amélioration globale des conditions de travail.
Cette intégration raisonnée place les exosquelettes comme des outils indispensables pour transformer la prévention des TMS et améliorer durablement la sécurité sur les chantiers (3).

Sources
- hapo.eu - Exosquelette : métiers du BTP, soulager la charge et éviter les blessures - https://www.hapo.eu/fr/content/76-exosquelette-metiers-btp-soulager-charge-eviter-blessures
- preventionbtp.fr - Exosquelettes sur les chantiers du BTP : les enseignements d'une expérimentation terrain en Aquitaine - https://www.preventionbtp.fr/actualites/equipements/exosquelettes-sur-les-chantiers-du-btp-les-enseignements-d-une-experimentation-terrain-en-aquitaine-pour-mieux-les-integrer_KX88edEA2Aba7eGhRjVEa9
- inrs.fr - Ce qu’il faut retenir des exosquelettes - https://www.inrs.fr/risques/exosquelettes/ce-qu-il-faut-retenir.html